Toutes les questions que vous pouvez vous poser
Non, en parler sans tabou permet de dénouer les situations de crise, de rompre l’isolement et de faire savoir à la personne que l’on reconnaît sa souffrance, sans la juger.
En parler à des jeunes ou à un groupe exige certaines précautions et surtout de ne pas sublimer l’acte suicidaire ou d’en faire l’apologie.
Non, car si les troubles mentaux, (notamment la dépression majeure) constituent des facteurs de risque, l’idéation suicidaire peut survenir dans l’esprit de tout un chacun au cours de l’existence. Toutefois, les troubles mentaux constituent un facteur de risque important.
Oui, car la personne qui en arrive à une telle décision, se trouve dans un état de souffrance poussé au paroxysme, ou de désordre psychique, à tel point qu’elle oublie tout, y compris ceux qu’elle aime. Le sentiment d’être dans une impasse, de croire qu’il n’existe pas d’autre moyen pour arrêter de souffrir montre qu’il s’agit plutôt d’une absence de choix.
Ni l’un, ni l’autre, peu importe. Il est impossible de mesurer un tel acte en ces termes, pour les mêmes raisons que celles qui concernent le choix. Le suicidaire a perdu son libre arbitre.
Les recherches dans ce domaine n’ont pas prouvé la présence d’un gène du suicide. Si dans certaines familles plusieurs membres sur plusieurs générations se suicident, c’est souvent que les non-dits ont favorisé des fantasmes, entretenu une sorte de fascination à effet mimétique et favorisé la répétition de comportements, voire le développement de pathologies. En revanche, il existe chez certains individus une vulnérabilité, ou un terrain dépressif, qui serait transmissible.
Non, toute parole ou intention suicidaire exprimée est à prendre au sérieux. Parmi les suicidés, il y a ceux qui n’en ont pas parlé, mais aussi beaucoup qui l’ont évoqué de manière directe ou indirecte.
Il n’y a pas d’adéquation entre l’intentionnalité, la détermination et le moyen utilisé. La prise d’une faible quantité de médicaments peut cacher une réelle et profonde souffrance. Toute tentative de suicide doit être considérée comme un acte grave. Toute tentative de suicide aboutit à deux issues possibles : La survie ou la mort.
Environ 80 % des suicidants ou suicidés ont émis des signaux d’appel, ont exprimé leur intention par des messages plus ou moins directs et/ou par des comportements spécifiques. La grande difficulté reste le repérage des signes permettant d’identifier un mal-être important. Pour plus d’informations, nous consacrons un chapitre sur ce sujet dans notre ouvrage « Difficile Adolescence – Signes et symptômes de mal-être ».